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journal d'une victime

29 décembre 2004

Bonjour, Je commence ici, ce soir, à relater

Bonjour,

Je commence ici, ce soir, à relater l'histoire de ma vie. Elle n'est pas à proprement parler passionnante, et surtout elle est lourde. Je doute qu'elle intéresse beaucoup de personnes, mais voyez-vous cela va être salvateur pour moi de pouvoir la raconter de cette façon. Car dans la vie de tous les jours je ne peux pas la raconter. Dès que je l'aborde, il y a blocage en face, réflexion défensive et souvent agressive, cela dérange beaucoup. Alors tant pis, je me lance, et comme je suis encore vivante et, je crois, dans la bonne énergie pour m'en sortir définitivement, je vais raconter ce qui s'est passé, ce que jusqu'à présent je n'avais pas pu. Je recherche surtout la libération dans cette écriture, l'allègement de cette souffrance de n'être ni comprise ni entendue. La caractéristique de ma vie est d'avoir été marquée par la rencontre d'un certain type de personnalité, appelée en psychanalyse les pervers narcisiques, et d'avoir fait l'expérience de la cruauté, d'avoir été abusée, spoliée, rejetée, bannie, humiliée. 3 fois cela est arrivé, et j'ai enfin compris aujourd'hui les rouages de la mécanique dont j'ai été victime. Ouf !Ces personnes-là, poussées par un instinct destructeur plus fort qu'eux, détruisent une personne. J'ai été cette personne pour ma mère, puis mon premier mari, puis mon second. A chaque fois avec le même scénario : mon persécuteur me fait vivre l'enfer, se fait passer, sans que je m'en apperçoive,  pour victime de moi auprès de l'entourage (qui marche à fond), cherche à me détruire, et dans le cas de mes 2 mariages cherche à me spolier tout en criant les pires horreurs pour détourner l'attention sur ce qui se passe exactement. Une de mes très grande souffrance, c'est que tout le monde marche.  Je crois que c'est la chose qui me pose le plus de question : qu'est ce qui fait  que des personnes qui semblent "saines" se laissent tromper de la sorte ? Juge, avocat, personnes proches qui semblaient avoir des valeurs de fraternité, de solidarité, tout devient absurde et insensé car tout  se retourne contre vous, et vous ne comprenez rien car vous n'avez pas les données. L'absurde et  l'insensé, c'est vraiment le mot de ce que vit une victime de pervers narcissique. Le but du pervers est de mener sa victime à la folie ou au suicide. Ensuite, il(elle)  dit "vous voyez, je vous l'avais dit, il(elle) était folle".

Pendant 4 ans (1999 à 2003), j'ai cru effectivement que j'allais devenir folle, de douleur et de désespoir. J'ai vécu avec l'obsession de me tuer 24h/24, et ce  pendant 2 ans et la seule énergie que j'avais je la mettais dans le fait de ne pas le faire, car j'avais un fils (en 1999 il avait 25 ans) et mon leit-motiv était "je ne peux pas montrer à mon fils que les méchants gagnent, il faut que je m'en sorte sinon quel espoir aurait-il dans le monde". Mon fils avait une vue très pessimiste sur ce monde, un père et un beau-père manipulateurs c'est suffisant pour vous plomber n'importe qui. C'est grâce à lui que je suis toujours vivante, ou à cause de lui, c'est comme on veut. Car lui ne l'est plus. Il a choisi de mettre fin à sa vie  fin février 2003. Je le comprend parfaitement, le désespoir m'étant devenu familier depuis 1999, je suis passée plusieurs fois à un cheveu de faire la même chose. Ce qui m'a arrêté  c'est que je l'avais, lui, et que je me disais que je ne pouvais pas me tuer, il fallait que je lui montre que les tricheurs et les menteurs ne gagnent pas toujours.

Mais lui, il a considéré que j'avais perdu définitivement, et que c'était fichu si l'on n'était pas tordu Et lui, et c'était ma plus grande fierté de mère, avait une âme noble et belle. A notre avant-dernière conversation, il m'a dit 'Tu es une perdante, Maman, et tu seras toujours une perdante. Ce sont les menteurs et les tricheurs qui gagnent , les personnes qui sont dans le pouvoir, et toi tu ne peux  rien, tes valeurs sont belles mais elles ne servent à rien". Je me souviens comme si c'était hier lui avoir répondu "Non, Anthony, je ne suis pas une perdante car je ne suis  devenue ni tricheuse ni menteuse, et ça c'est ma victoire, Je suis vivante, c'est encore une autre victoire,  et j'ai conservé mon but d'aller vers le bien, ce qui tire vers le haut, et  ça encore  c'est une autre  une victoire." Son besoin à lui était que la noblesse, la bonté et  la beauté d'âme  soit reconnues au même niveau que  le pouvoir et l'argent. Il était dans des valeurs spirituelles, et il avait besoin  que la société reconnaisse ces valeurs-là. Ce n'était pas le cas.

Voilà pour cette première fois. Cela me fait du bien de savoir que je peux écrire cela, et qui sait, peut-être cela m'aidera-t-il à continuer mon chemin.

 

A son enterrement il y avait une atmosphère incroyable de sérénité et de paix. Il y avait comme une lumière. Le prêtre, qui ne connaisait pas du tout Anthony, a parlé de lui comme s'il l'avait connu. Ce fut une messe incroyable, où le désespoir était absent, alors que tout nous portait au désespoir. Les valeurs les plus nobles d'Anthony étaient présentes, qui étaient la joie, la beauté -c'était un artiste- et la sérénité. Ne me demandez pas coment cela a été possible, j'ai juste été témoin de cela.

Aujourd'hui je garde l'espoir car de plus en plus de gens se tournent vers des valeurs autres que la réussite proffesionnelle, l'argent, le pouvoir.

Ce que je fais aujourd'hui a pour but de nommer.

Merci à ce qui me permet de le faire.

 

 

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